Friday, August 16, 2019
Friday, August 9, 2019
Lueur d’espoir pour les agriculteurs
Après
la période de sécheresse qui a retardé la campagne agricole d’été, les
agriculteurs de diverses régions du pays retrouvent un brin d’espoir avec les
précipitations qui se sont améliorées au cours des mois d’octobre et novembre.
Cette situation a favorisé le développement des cultures. Toutefois, les
conditions socio-économiques restent précaires et fragiles notamment avec
l’augmentation des prix de certaines denrées de base.
photo : Oxfam |
Les
précipitations se sont améliorées dans diverses régions du pays, à l'exception
des Nippes et du Nord-Ouest, au cours des mois d’octobre et novembre. C’est ce
que relate FEWS-Net (Famine Early Warnigs Systems Network) dans un rapport
rendu public à la fin du mois de novembre. Selon la FEWS-Net, cette situation a
favorisé le développement des cultures, sauf dans le Nord-Est où l'excès
d'humidité compromet les plantations de haricot et de riz. A titre d’exemple, outre
les récoltes d'été/automne, les activités de labourage sont lancées en vue de
la campagne d'hiver. Dans les zones rizicoles, les récoltes continuent
parallèlement aux activités de repiquage. Dans le département du Centre,
l'arachide et le pois Congo sont en récolte depuis octobre.
Toutefois,
cette situation tarde à avoir des répercussions positives immédiates sur les
conditions de vie des ménages les plus vulnérables. Selon FEWS-Net, la demande
de travailleurs agricoles étant marginale, la plupart des ménages très pauvres
s'adonnent aux activités de subsistance telles que le petit commerce et la
vente de charbon. D’autre part, dans les zones frontalières la migration
représente encore une alternative à la détérioration des conditions
socio-économiques du pays.
Le
riz, les haricots noirs, le maïs et l'huile de cuisson font partie des aliments
les plus importants pour les ménages pauvres et à revenu moyen en Haïti. Par
contre, le prix de ces denrées continue d’augmenter limitant, du même coup, l’accès
alimentaire des ménages les plus pauvres. Selon les données recueillies par la
FEWS-Net, entre septembre et octobre, les prix du riz importé et du maïs local
ont augmenté légèrement (respectivement 1 et 3 %) ; celui du haricot noir a
chuté faiblement (1 %). Néanmoins, leurs prix demeurent au-dessus de la moyenne
quinquennale.
C’est
le même constat qui a été fait en parcourant les données collectées sur
certains marchés du pays par l’Unité Statistique Agricole et Informatique du
Ministère de l’Agriculture des Ressources Naturelles et du Développement Rural
(MARNDR). Au 3 décembre, sur le marché de la Croix-des-Bouquets, le prix de la
marmite du Pois Beurre Sec, Pois Blanc Sec, Pois Congo Sec Blanc et du Pois
Congo Sec Rouge ont augmenté respectivement de 7%, 7%, 28% et 18%. Bien qu’il
demeure encore élevé pour les ménages les plus vulnérables, le prix de
certaines variétés de riz produit localement notamment le riz Crète Blanc et le
riz Shelda Blanc a stagné au début de ce mois de décembre.
La
plupart des régions concernées seraient en insécurité alimentaire Minimale (phase
1 de l’IPC) et en Stress (phase 2 de l'IPC) a précisé le bulletin d’information
de la FEW-Net. Un nombre limité de ménages des zones touchées par la sécheresse
(Nord-Est), qui peinent encore à s'en remettre, ou qui vivent dans des
localités très vulnérables du Haut-Plateau, des Nippes et du Nord-Ouest,
peuvent être en Crise (IPC phase 3) poursuit le rapport.
A
noter que la phase 1 du Cadre intégré de classification correspond à une
situation où un groupe de ménages est capable de couvrir leurs besoins
alimentaires et non alimentaires sans recourir à des stratégies d’adaptation
inhabituelles pour avoir accès à la nourriture et aux revenus, ni dépendre de
l’aide humanitaire. Tandis que la phase 2 est assimilable à un groupe de
ménages présentant des déficits alimentaires considérables et souffre de
malnutrition aiguë à des taux élevés ou supérieurs à la normale. La phase 3 de
l’IPC reflète le cas où un groupe de ménages subit une perte extrême des avoirs
relatifs aux moyens d’existence qui entraînera des déficits de consommation
alimentaire à court terme.
Placide Pierre Ricardo
L'union
Subscribe to:
Posts (Atom)