Friday, August 9, 2019

Lueur d’espoir pour les agriculteurs


Après la période de sécheresse qui a retardé la campagne agricole d’été, les agriculteurs de diverses régions du pays retrouvent un brin d’espoir avec les précipitations qui se sont améliorées au cours des mois d’octobre et novembre. Cette situation a favorisé le développement des cultures. Toutefois, les conditions socio-économiques restent précaires et fragiles notamment avec l’augmentation des prix de certaines denrées de base.



photo : Oxfam
Les précipitations se sont améliorées dans diverses régions du pays, à l'exception des Nippes et du Nord-Ouest, au cours des mois d’octobre et novembre. C’est ce que relate FEWS-Net (Famine Early Warnigs Systems Network) dans un rapport rendu public à la fin du mois de novembre. Selon la FEWS-Net, cette situation a favorisé le développement des cultures, sauf dans le Nord-Est où l'excès d'humidité compromet les plantations de haricot et de riz. A titre d’exemple, outre les récoltes d'été/automne, les activités de labourage sont lancées en vue de la campagne d'hiver. Dans les zones rizicoles, les récoltes continuent parallèlement aux activités de repiquage. Dans le département du Centre, l'arachide et le pois Congo sont en récolte depuis octobre.



Toutefois, cette situation tarde à avoir des répercussions positives immédiates sur les conditions de vie des ménages les plus vulnérables. Selon FEWS-Net, la demande de travailleurs agricoles étant marginale, la plupart des ménages très pauvres s'adonnent aux activités de subsistance telles que le petit commerce et la vente de charbon. D’autre part, dans les zones frontalières la migration représente encore une alternative à la détérioration des conditions socio-économiques du pays.



Le riz, les haricots noirs, le maïs et l'huile de cuisson font partie des aliments les plus importants pour les ménages pauvres et à revenu moyen en Haïti. Par contre, le prix de ces denrées continue d’augmenter limitant, du même coup, l’accès alimentaire des ménages les plus pauvres. Selon les données recueillies par la FEWS-Net, entre septembre et octobre, les prix du riz importé et du maïs local ont augmenté légèrement (respectivement 1 et 3 %) ; celui du haricot noir a chuté faiblement (1 %). Néanmoins, leurs prix demeurent au-dessus de la moyenne quinquennale.



C’est le même constat qui a été fait en parcourant les données collectées sur certains marchés du pays par l’Unité Statistique Agricole et Informatique du Ministère de l’Agriculture des Ressources Naturelles et du Développement Rural (MARNDR). Au 3 décembre, sur le marché de la Croix-des-Bouquets, le prix de la marmite du Pois Beurre Sec, Pois Blanc Sec, Pois Congo Sec Blanc et du Pois Congo Sec Rouge ont augmenté respectivement de 7%, 7%, 28% et 18%. Bien qu’il demeure encore élevé pour les ménages les plus vulnérables, le prix de certaines variétés de riz produit localement notamment le riz Crète Blanc et le riz Shelda Blanc a stagné au début de ce mois de décembre.



La plupart des régions concernées seraient en insécurité alimentaire Minimale (phase 1 de l’IPC) et en Stress (phase 2 de l'IPC) a précisé le bulletin d’information de la FEW-Net. Un nombre limité de ménages des zones touchées par la sécheresse (Nord-Est), qui peinent encore à s'en remettre, ou qui vivent dans des localités très vulnérables du Haut-Plateau, des Nippes et du Nord-Ouest, peuvent être en Crise (IPC phase 3) poursuit le rapport.



A noter que la phase 1 du Cadre intégré de classification correspond à une situation où un groupe de ménages est capable de couvrir leurs besoins alimentaires et non alimentaires sans recourir à des stratégies d’adaptation inhabituelles pour avoir accès à la nourriture et aux revenus, ni dépendre de l’aide humanitaire. Tandis que la phase 2 est assimilable à un groupe de ménages présentant des déficits alimentaires considérables et souffre de malnutrition aiguë à des taux élevés ou supérieurs à la normale. La phase 3 de l’IPC reflète le cas où un groupe de ménages subit une perte extrême des avoirs relatifs aux moyens d’existence qui entraînera des déficits de consommation alimentaire à court terme.



Placide Pierre Ricardo

L'union